Pourquoi j'aime mon libraire ...

... dans l'ordre, parce que mieux que n'importe quel gâteau, vêtement, il sait me regonfler le moral. En cas de fatigue, ras-le-bol passager, je sais que je peux lui faire confiance pour changer le cours de la journée. Il faut que je précise qu'en fait de libraire, il s'agit de deux libraires (un homme et une femme) dans une même librairie.

En plus, c'est une minuscule librairie, remplie de livres jusqu'au plafond, dans un désordre qui n'est qu'apparent, car quel que soit le titre de l'ouvrage que je demande, ils savent toujours où il est rangé, s'il est en stock. On n'est très loin des savantes étendues livresques des Fnac, Virgin et Cultura, le sujet ayant été abordé précédemment, je ne ferai pas à nouveau de réflexions désobligeantes. Enfin, juste en passant mes libraires ne sont absolument pas classables dans la catégorie BBBB (Barbu, Bouclé, Binoclard et Boutonneux, pour ceux qui ont raté l'épisode Fnac). Les livres sont très souvent dotés d'un petit commentaire personnel des libraires et c'est une précieuse indication, très fiable.

Il est vrai que je leur suis fidèle, préférant payer des excédents de bagages dus à mes piles de livres vacances (ou appliquer la technique je charge les bagages enfants) car je les aurai choisis sur leurs conseils, plutôt que de me rabattre sur les sempiternels best-sellers de l'été, les seuls en vente à la presse-librairie de la plage.

Je sais, tout le monde n'a pas la chance d'avoir une bonne librairie à proximité, mais je n'ai pas la joie d'avoir une bonne bibliothèque près de chez moi. Alors j'en profite, c'est une vraie joie de faire une pause chez eux, de confonter leurs lectures à la liste que j'ai dressée (grâce aux blogs :) et autres articles) et de repartir chargée de mes précieux livres.

Bien sûr, cela implique certains travers, nul ne peut les lire avant moi ou me donner son avis s'il est défavorable avant que je l'ai lu. Alors tant pis si je dépense des sommes indécentes pour ces ouvrages, c'est pour la bonne cause la Culture.

Comments

[violette]

changement de gérant, sympathique celui-là, et en plus il y a Service Littéraire maintenant ! Ce journal est génial, apparemment le dernier espace de liberté des écrivains (les articles sont écrits par des écrivains). Le ton est complètement libre, les fausses valeurs se font dézinguer allègrement, du coup les éloges sont énormes. Rubriques marrantes "on trouve ça bien, on trouve ça mauvais", "les écrivains ont la dent dure", c'est vivant, tonique, j'adore. Et puis ils aiment vraiment la littérature ça ce sent. Bref, c'est roboratif, recommandé en période de morosité ambiante !

[Etcaetera]

Cet article me plait ! Et ce petit coin de blog que je viens de découvrir aussi, je reviendrais :)

[Chris]

Désolé de revenir, mais j'ai envie de parler encore un petit peu, ma clope au bec...
J'ai relu mon premier post pour me rendre compte qu'il n'est pas toujours compréhensible. Un moment, je dis que tous les messages que je lis aujourd'hui me font du bien. Par là, je veux dire que longtemps j'ai cru que je n'avais pas été à la hauteur, que c'était moi qui n'avais pas su prouver ma valeur, même si comme tout le monde ici ou presque j'ai constaté que les annonces pour la librairie TomDom revenaient sans cesse sur le site du Pôle Emploi. J'en avais d'ailleurs parlé à une conseillère qui, avec un sourire compassé mêlé d'indulgence et de condescendance, m'avait expliqué qu'ils ne pouvaient pas intervenir et que ce genre de "problème" est fréquent. Donc, je croyais malgré tout que je n'avais pas été à la hauteur. Je ne sais pas aujourd'hui ce qui a motivé mon renvoi (elle m'avait expliqué avant même que je ne lui pose la question qu'elle n'étais pas tenue de me le révéler), mais je prends conscience qu'il n'avait probablement rien à voir avec mes qualités ou leur absence...
Bon courage à tous. A bientôt à la Fnac ou chez Virgin (non, je plaisante. Ça fait deux ans que je les bombarde de candidatures et qu'ils ne me répondent jamais)!

[Chris]

Vous parlez d'une certaine Frédérique dans les post. Je ne me souviens plus si c'est le prénom de l'ancienne responsable. En tout cas, si je ne me trompe pas, ça signifie "le pouvoir de la paix"...

[Chris]

Bonjour à tous,
J'ai travaillé chez TomDom pendant une semaine, il y a trois ans. Je venais d'arriver à Paris, les rêves plein la tête... Je ne connaissais absolument personne dans la capitale, ma dernière visite datait d'une sortie scolaire en CM2. Quel bonheur quand j'ai trouvé cet emploi dans cette petite librairie si mignonne ! Je vous assure, le monde avait changé de couleur. J'ai appelé mes parents à la sortie du (très) court entretien avec la responsable pour leur dire j'avais trouvé un emploi. Ils étaient heureux, heureux et soulagés ! J'étais descendu sur Paris pour ça (je suis lorrain d'origine), trouver un emploi dans la culture. J'avais fêté mes 21 ans quelques semaines plus tôt.
Tous ces messages que je lis aujourd'hui me font du bien. La responsable, après m'avoir interdit d'ouvrir le chemin et de sortir du minuscule coin depuis lequel je veillais à la sécurité des livres (pas que le vol, également les parapluies qu'il fallait déposer à l'entrée). Dès le premier jour, la responsable avait été atroce avec moi. Naïf mais pas trop, j'avais tout de suite compris la très mauvaise ambiance qui régnait dans cette superbe librairie. Et malgré ça, j'étais heureux. Oui, trois ans plus tard (essentiellement de chômage pas toujours indemnisé), je dois bien avouer que je ne ne me suis plus jamais rendu au travail avec le même plaisir.
J'ai été renvoyé le samedi soir, à la fin de ma première semaine. Je n'ai ressenti aucun soulagement. Au contraire, j'en étais malheureux. Comme je l'expliquais il y a seulement quelques lignes, c'était mon rêve et il venait d'être détruit. J'ai frappé depuis aux portes de pas mal de librairies et jamais on ne m'a accordé la moindre journée d'essai. Il y a une semaine, j'ai même travaillé quelques jours chez MacDo (quelle horreur, je n'ai pas tenu). Voilà où j'en suis aujourd'hui. Mais ce qui me révolte dans tout ça, c'est moins le comportement de l'ancienne responsable que celui des employés. En une semaine, personne ne m'a dit "Bonjour". Le samedi, jour de mon renvoi, une jeune fille de TomDomPouce, ravissante et que j'estime aujourd'hui pour merveilleuse, m'a demandé : "Alors, comment ça se passe ?" avec une douceur et une attention qui ont bien failli me faire pleurer. C'est fou d'en arriver là... Et si cela m'avait tant ému, c'est parce que deux ou trois jours plus tôt, je m'étais rendu pour une raison dans je ne me souviens plus au rayon BD où j'avais gentiment tenté de discuter avec l'une des libraires. Sèchement, elle m'avait dit : "Ecoute, je suis pas là pour parler". Oui, pendant une semaine, personne (ou presque, merci à la jeune fille dont je parlais plus haut) ne m'a parlé. Bien sûr, on me dira que le venin qu'avait distillé la responsable dans les veines de ses employés expliquent un tel comportement. Soit, mais ça n'efface pas cette phrase que la libraire BD m'avait envoyé à la gueule.
Voilà, je crois que j'oublie des choses... mais je n'ai plus grand chose à dire. Je pense avoir été long et vous prie de m'en excuser.
Chris