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Oui, j'ai le temps de Lire

25 mars 2007

Le treizième conte - Diane Setterfield

Ne vous détournez pas de ce superbe roman, au seul motif de ma formidable inactivité sur ce blog depuis trois semaines. Cela n'ayant rien à voir avec Le treizième conte, bien au contraire. Happée par des prétextes fallacieux tels que dîners, travail, soirée Nouvelle Star, j'ai pu remonter la pente grâce à Diane Setterfield et retrouver la voie de la lecture.

13_conteFabuleux, un nouveau roman typiquement anglais avec ce qu'il faut de brumes, une famille aristocratique perdue dans ses secrets de famille et pour cadre un beau manoir solitaire sur la lande. Deux histoires parallèles, non sans point commun, deux héroïnes aux caractères affirmés avec une pointe de sexualité trouble qui pimente un roman dans la grande tradition anglaise.

Présentation de l'éditeur
Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l'écart du monde, s'est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd'hui âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l'extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à sa biographe Margaret Lea est une injonction : elle l'invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l'imaginaire ; et elle ne croit pas au récit de Vida. Les deux femmes confrontent les fantômes qui participent de leur histoire et qui vont les aider à cerner leur propre vérité. Dans la veine du célèbre Rebecca de Daphné Du Maurier, ce roman mystérieux et envoûtant est à la fois un conte gothique où il est question de maisons hantées et de sœurs jumelles au destin funeste, et une ode à la magie des livres.

Ne serait la note de l'éditeur, je n'aurais pu imaginer que l'auteur est une contemporaine de 30 ans.
Elle m'a menée avec une facilité et une grande délectation dans cet univers du 19ème siècle, à la rencontre de personnages originaux, déroutants. On rencontrera des jumelles sauvageonnes, un frère en adoration devant sa sœur, une gouvernante aux méthodes révolutionnaires, un médecin fin littéraire, des mères en difficultés, un jardinier et une nourrice très dévoués et des secrets bien gardés.

Les deux héroïnes, l'auteur à succès et la jeune libraire biographe s'affrontent, se défient et s'admirent avec une richesse de détails, d'images puissantes extrêmement réjouissantes.
A lire très vite, une belle pause hors du temps et de la politique.

Plon paru le 18 janvier 2007 - 21€

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5 mars 2007

Comment traire une poule ? - Marie et Hubert Deveaux

traire_pouleUne fausse bonne idée ou l'arroseur arrosé?
J'ai acheté ce livre avec la sournoise intention de le faire lire à mon mari et de le détourner à tout jamais de ces velléités campagnardes.
Ne plus jamais entendre vanter les louanges de la vie au grand air, la beauté de la nature, l'authenticité des ruraux,... je pensais avoir trouvé le passeport pour la tranquillité.

En fait, je l'ai dévoré, j'ai ricané et me suis sentie confortée dans mes positions, la meilleure maison de campagne c'est celle des autres.
Il n'y a aucune nécessité à en posséder une, sous peine de s'astreindre à des contraintes d'allers-retours tous les week-ends et ôter vous de l'esprit, toute idée bucolique de journée passée dans le jardin ou en promenade, il faudra d'abord perdre deux heures dans l'Intermarché local, ne pas traîner au lit samedi matin afin de ne pas rater le marché,.. et rentrer le dimanche soir avec tous vos coreligionnaires, sortir les enfants endormis de la voiture, défaire les bagages (oui, même pour 2 jours il y en a, comme du linge sale).

Présentation de l'éditeur
Le monde change... et la campagne aussi ! La preuve ? Il y a de plus en plus de citadins qui laissent tomber le bitume des cités pour les verts pâturages. Qu'ils soient éleveurs de chèvres, post soixante-huitards, néo-ruraux, rurbains exploitants de chambres d'hôtes ou résidents secondaires, tous sont confrontés aux mêmes questions existentielles auxquelles ce manuel essaie de répondre avec pragmatisme et... humour. Un coq est-il indispensable pour que la poule ponde un œuf ? Quelle est la différence entre un bœuf et un taureau, le Ricard et le Pastis 51, la SAFER et la DDE ? Peut-on laisser monter une salade ? Si oui, sur quoi ? Est-ce que ça rapporte de faire " chambres d'hôtes " ? Si oui, combien ?... etc.

Pour tous ceux qui ont des envies de campagne, ont déjà pris leur décision de quitter la ville ou juste envie de se moquer des amateurs de résidences secondaires, emparez-vous du livre "Comment traiter les poules ?". Le sujet du livre m'a enchanté, le dessin sur la couverture est drôlissime et je n'ai pas été déçue.

Mon seul reproche concerne finalement le manque de réalisme sur la nature des relations que l'on peut avoir avec des entreprises lorsqu'on se lance dans des travaux de rénovation. C'est bien en-dessous de la réalité, la vérité se situe entre le cauchemar et un film des Charlots.

Pour finir, une fois donné ledit ouvrage à son destinataire, celui-ci n'a eu que quelques mots elliptiques : "C'est amusant, mais cela reste un livre, nous ce ne sera jamais comme ça !"

Chiflet & Cie paru le 2 novembre 2006 - 126 pages - 10€

23 février 2007

L'amour est une chose étrange - Joseph Connolly

connollyLe titre a des accents d'eau de rose, qui ne reflète absolument pas l'esprit du livre. Le parfum de ce livre serait plutôt le souffre.
L'ai-je aimé ? Pas vraiment, cet univers glauque, triste et sadique m'a franchement déplu, j'arrête les qualificatifs avant de vous dégoûter définitivement d'ouvrir le dernier Joseph Connolly.
Pourtant j'aurais dû être plus circonspecte dans mon choix, je n'avais pas été très enthousiasmée par son précédent ouvrage "Vacances anglaises" (L'Olivier, 2000), adapté au cinéma par Michel Blanc sous le titre Embrassez qui vous voudrez.

Présentation de l'éditeur
Banlieue de Londres, années 50. La famille Coyle est au bord de l'explosion : le père partage son temps entre un boulot minable, une prostituée, le whisky et le poker ; la mère tente tant bien que mal de faire tourner la maison -, la fille se rebelle contre une éducation religieuse trop rigide -, le fils ne rêve que d'une chose, avoir comme son meilleur copain un poste de télévision. Lorsque l'appareil tant convoité arrive enfin, pour Clifford, le bonheur est total. Mais la catastrophe est proche. Les mésaventures des Coyle, contées tour à tour par les quatre membres de cette famille, sont l'occasion pour Joseph Connolly de mettre en scène les bouleversements de la société anglaise d'après-guerre. Et de passer au vitriol des notions aussi " dépassées " que l'amour, la fidélité, la maternité.

Cette présentation très édulcorée, omet d'évoquer les autres thèmes du livre qui sont l'inceste, le viol, le sadisme, le proxénétisme,... tout un programme.
Pour autant, il serait réducteur de résumer ce livre avec ces quelques mots, il y a de très bons passages, les réflexions des membres de la famille, surtout dans la première partie sont très fortes, très justes. Connolly dépeint parfaitement la vie dans les années 50, les sentiments, les espoirs et désillusions de chacun sont émouvants.
Mais au fil des pages, cela s'alourdit et finit dans des situations apocalyptiques, sans grand souci de crédibilité. En refermant le livre, le goût qu'il laisse est amer, une sensation d'écoeurement, vite passons à autre chose.

Flammarion paru en janvier 2007 - 480 pages - 19,90€

12 février 2007

La vie aux aguets - William Boyd

boyd1Attention, je ne rembourserai pas ce livre comme a pu le promettre Bernard Pivot* pour un précédent ouvrage de William Boyd, à ceux qui ne l'aimeraient pas. Pourtant, je suis sûre que vous l'apprécierez autant que moi. Sans vous en rendre compte, l'énigmatique dame anglaise va vous happer dans le tourbillon de sa jeunesse.

Présentation de l'éditeur
Pendant la canicule de l’été 1976, dans la campagne oxonienne, une jeune femme rend visite à sa mère, dont les propos la désarçonnent. Que penser en effet quand votre mère si anglaise, si digne, vous annonce tout de go qu’elle n’est pas Sally Gilmartin mais Eva Delectorskaya, une émigrée russe et une ex-espionne de haut vol ? Et pourtant Ruth Gilmartin doit s’y résoudre : tout est vrai. Depuis trente et quelques années, pour tenter de retrouver la sécurité, voire sauver sa peau, Sally-Eva a échafaudé avec soin le plus vraisemblable des mensonges.

Au fil de la lecture du mémoire que lui remet sa mère, Ruth voit sa vie basculer. À qui se fier ? À personne justement, comme le voulait la règle numéro un du séduisant et mystérieux Lucas Romer qui a recruté Eva en 1939 pour les services secrets britanniques. Mais Ruth comprend. Si Eva se découvre maintenant, c’est qu’elle a besoin de l’aide de sa fille pour accomplir sa dernière mission : régler une fois pour toutes son compte à un passé qui, du Nouveau-Mexique à un petit village de l’Oxfordshire, s’acharne à vouloir rattraper une vie, déjà depuis longtemps, habitée par la peur.

Basé sur des faits réels, ce roman aux accents de thriller est passionnant, quelle joie de retrouver Boyd en grande forme. J'avais décroché depuis quelques années, lassée par ses nouvelles et romans sans grand intérêt.
Dans "La vie aux aguets", le passé et le présent se juxtaposent facilement, les évènements s'enchaînent rapidement.

Pour vous convaincre lisez les premières lignes et vous ne reposerez pas le livre.
Cette histoire continuera à vous hanter encore quelques temps, vous vous retournerez fréquemment pour vérifier si vous n'êtes pas suivi par exemple, peut-être que vous ne lirez plus les journaux aussi crédulement !

*En 1985, dans son émission de télévision "Apostrophes" Bernard Pivot propose, en direct, de rembourser tout lecteur insatisfait par le roman: "Comme neige au soleil". Ainsi débute le succès de William Boyd en France.

Seuil, paru en février 2007 - 23€ (notez la date de parution et celle de mon commentaire !)

7 février 2007

L'élégance du hérisson - Muriel Barbery

herissonAttention les propos qui vont suivre vont certainement vous surprendre, venant d'une personne aussi mesurée que moi.
J'ai adoré ce livre, d'y repenser j'en glousse encore. Comment décrire en quelques mots, la jubilation qui s'est emparée de moi en lisant "L'élégance du hérisson", la confrontation de deux univers antagonistes dans le confort feutré d'un bel immeuble parisien. Tous les délices de l'hypocrisie, des faux-semblants, le paraître et le faire-croire réunis pour ma plus grande joie.

Présentation de l'éditeur
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "

Un petit extrait au hasard :
"Je ne vois que la psychanalyse pour concurrencer le christianisme dans l'amour des souffrances qui durent.

C'était tellement réjouissant que j'ai vu arriver la fin avec tristesse et je ne dédaigne pas à l'occasion de rouvrir ce livre pour me délecter de quelques passages.
Depuis, je me surprends à regarder ma gardienne différemment, à chercher la faille, à tendre l'oreille pour vérifier si elle ne regarderait pas Arte en cachette par exemple.
Merci Cuné et Florinette, vos billets m'ont poussée dans la librairie et je ne regrette qu'une chose, avoir tardé.

Vous pouvez découvrir le blog de Muriel Barbery, vous serez surpris par cette virtuelle parisienne.

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27 janvier 2007

La bibliothèque à l'école

enf_lectureecole2Certains parents de mes amis se sont plaints de la difficulté de faire entrer les livres à l'école.
Quel toupet !
Tout le monde sait que tout est mis en oeuvre, afin qu'à date fixe les enfants accèdent à la bibliothèque de l'école ou de la commune.
Justement le problème réside dans ces termes :"à date fixe", l'accès est limité, contingenté.

bibli_3Un de ces parents amis, s'était réjouit lors de son arrivée dans une nouvelle école, de la proximité de la bibliothèque municipale. En effet, très astucieusement une des portes dudit édifice public ouvre directement sur la cour de récréation.
Enchanté, naïf qu'il était, il voyait déjà ces enfants aller-venir à la bibilothèque, à l'heure du déjeuner par exemple.
C'était sans compter avec les complications administratives et le bel enthousiasme des bibliothécaires "et quand est-ce qu'on va déjeuner nous ?".

Ces parents d'élèves ne doutent de rien, ils devraient pourtant savoir que les bibliothèques sont déjà ouvertes avec difficulté quelques matinées, après-midi par semaine et pourquoi pas le soir et le dimanche  !

Bon, j'exagére et grossis volontairement le trait, alors que je suis de tout coeur avec les bibliothécaires. Mais je persiste à penser qu'il doit exister des initiatives locales originales ou des idées à mettre en oeuvre afin de faciliter, libérer l'accès aux livres, notamment pour les enfants.

21 janvier 2007

Les fanatiques - Max Gallo

fanatiquesA priori un petit livre sans prétentions, une surprise même : un Max Gallo qui ne s'étale pas sur quatre ou cinq tomes, pas de guerres napoléonniennes en vue, ni Romains.
Le titre interpelle un peu, la 4ème de couverture m'intrigue.
Et dès les premières lignes, c'est un thriller qui se dessine sur fond d'islamisme et de fanatisme.

Présentation de l'éditeur
Claire est devenue Aïsha. Elle a choisi, en se mariant, de se convertir à l'islam. Son père, Julien Nori, professeur en Sorbonne, vit cette décision comme un échec personnel. Homme des Lumières, il craint le retour des inquisitions, des fanatismes. Il redoute le choc des civilisations. Le choix de sa fille le bouleverse, remet en cause ses convictions, tout ce qu'il a cru transmettre. Il veut comprendre, renouer le dialogue avec Claire. Mais il ne rencontre qu'Aïsha.
Un jour d'octobre, il est assassiné à Paris, à quelques pas de sa Sorbonne. Vengeance d'un fanatique ou fait divers sordide, maquillé en crime islamique ? Max Gallo mène l'enquête.

Le sujet est ambitieux, sensible, et l'efficacité Max Gallo fonctionne à merveille. Certes il ne faut pas s'attendre à une finesse d'écriture, à une grande profondeur des personnages, les descriptions des caractères restent assez simplistes, voir caricaturales. Pourtant, je suis contente de l'avoir lu, il met à jour nos craintes, soulèvent des questions.  Le narrateur apparait lâche, décadent et face à lui, se dresse sa fille en paragon de vertu. Sous couvert d'érudition, de notoriété et respectabilité, la fille Claire et son mari laissent transparaître un islam extrémiste.
L'opposition de deux modes de vie radicalement différents, qui ne peuvent se retrouver est un peu facile, mais après avoir lu la dernière page, on s'interroge encore.

Fayard paru en juin 2006,  250 pages, 18 €.

14 janvier 2007

L'été assassin - Liz Rigbey

ete_assasinAprès les fêtes, les soldes, rien de tel qu'un petit polar, pour se remettre sur pied. Celui-ci n'a pas failli à sa mission.

Il y a tous les bons ingrédients : mystères, secrets de famille, belles héroïnes et détraqués, sans pour autant tomber dans le M.H.Clark.

Présentation de l'éditeur
Le père de Lucy vient de mourir, noyé dans la même crique que son fils quelques années auparavant. Coïncidence malheureuse ? Non, la police est formelle : c'est un meurtre. Mais qui pouvait en vouloir à ce respectable professeur de géologie ? Et pourquoi, la veille de sa mort, avait-il intimé à sa fille de ne jamais revenir auprès des siens ? Lucy n'a pas revu sa famille depuis trois ans. Trois années d'apaisement loin de sa Californie natale et de souvenirs qui sont autant de déchirures. De retour dans la maison de son enfance, elle cherche désespérément des réponses : des pistes multiples, confuses se présentent à elle, de douloureuses images remontent peu à peu à la surface. Il faudra pourtant que Lucy puise au plus profond de sa mémoire et de son histoire familiale pour faire toute la lumière sur les drames qui l'ont frappée...

Le début est assez énigmatique, cette jeune femme banquière aux réactions surprenantes, j'ai mis quelque temps avant de comprendre qui elle était, mais rapidement l'effet polar agit et je n'ai plus lâché le livre.
Ce n'est pas le livre de l'année, mais après tout on est seulement le 14 janvier, et un peu de légèreté, de suspens ne font pas de mal. Alors n'hésitez pas à vous le procurer, pour un dimanche après-midi par exemple à la maison.

Pocket paru le 4 mai 2006 - 6,60€

2 janvier 2007

Tours et détours de la vilaine fille - Mario Vargas Llosa

llosaBelle année 2007, riche de joies, de bonheur et de belles lectures à vous tous.

Je n'ai pas de bilan, de top 10 à vous proposer, je commence seulement à me remettre de mes agapes de fin d'année et dresser un quelconque récapitulatif est encore au-dessus de mes forces.
Je me contente pour l'instant d'apprécier les listes des autres blogs, j'ai aimé celles d' Allie, Barbarella, Biblioblog, Clarabel, Clarinette, Cuné, Elfe, Frisette, Florinette, Gambadou, Laure et Tatiana,

Alors, une fois les cadeaux de Noël, rangés ou fièrement arborés, démarrons joyeusement cette année.
Mon coup de coeur 2007 (n'ayons pas peur des mots), c'est le dernier livre de Mario Vargas Llosa. Tous les ingrédients que j'aime sont réunis, de la passion, de l'humour, de la folie et une touche d'invraisemblance.

Présentation de l'éditeur.
Que de tours et de malices chez cette " vilaine fille ", toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le " bon garçon ". Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante, en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores " la petite Chilienne " allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire d'une obsession. Mais la difficulté est encore plus grande quand il s'agit d'une obsession amoureuse et quand l'histoire que l'on raconte est celle d'une passion. Mario Vargas Llosa avait déjà affronté ce défi par le passé dans La tante Julia et le scribouillard (1980), l'un de ses romans les plus populaires. Et voici qu'il le relève encore vingt-cinq ans plus tard et nous offre ce cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou.

Deux constantes servent de fil rouge dans ce livre, le narrateur amoureux éperdu, maintes fois transi et Paris. Avec Mario Vargas Llosa, vous allez traverser le monde de part en part, à la suite de "la vilaine fille", objet cruel de la passion du narrateur, à chaque retrouvaille l'héroïne dotée d'un nouveau mari, à chaque fois un peu plus improbable que le précédent, brise le coeur de son fidèle admirateur.
Malheureusement, maitrisant insufisamment l'espagnol, je l'ai lu en français, pourtant j'ai eu l'impression d'entendre l'accent sud-américain en tournant les pages.
J'aime le rythme soutenu, l'atmosphère exotique et la folie contenue dans ce livre. Difficile de lâcher cette histoire si riche en rebondissements.
A lire sans tarder, pour un début d'année en gaieté.

Gallimard paru en octobre 2006 - 404 pages

20 décembre 2006

La traversée de l'été - Truman Capote

traversseMerci à celui qui a retrouvé ce premier livre, inédit de Truman Capote, écrit entre dix-neuf et vingt-neuf ans. Son auteur n'avait pas souhaité le publier, car il souhaitait le retravailler, qu'aurait-il pu nous apporter de plus?
Court mais très intense, avec un mélange d'indolence, de déraisonnable et de superficialité, toute l'atmosphère new-yorkaise des années 50.
Aux antipodes de nos considérations caniculaires estivales, l'héroïne de Truman Capote nous emporte dans un New-York brûlant et déserté de ses riches habitants.

Présentation de l'éditeur
Grady McNeil a dix-sept ans et l'âme passionnée. Alors que ses riches parents vont passer l'été en Europe, elle se retrouve seule dans un New York vibrant sous la canicule. Délaissant le luxe de la Cinquième Avenue, elle tombe amoureuse de Clyde, gardien de parking à Broadway. Ils s'aiment, mais de façon différente. La fierté provocante de Grady et la nonchalance de Clyde vont peu à peu les entraîner vers de dangereux précipices.

Alors oui, il faut le lire, d'abord ça réchauffe, même si le concept de température avoisinant les 40° C nous parait dénué de sens en ces rudes temps de froid polaire. Ensuite et surtout, c'est très bien écrit, la dérive des personnages dans ce New-York dépeuplé est extrêmement bien analysé, retranscrite et la chute qui se profile est presque un soulagement lorsqu'elle arrive enfin.

Grasset paru le 13 septembre 2006 - 203 pages -12,90€

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